FNE LR solidaire de l’hommage à Rémi Fraisse
Dimanche 25 octobre, nous étions à Plaisance du Touch pour rendre hommage à Rémi Fraisse au premier anniversaire de sa mort. Comme beaucoup, nous ressentions le besoin d’être là, d’exprimer notre solidarité avec la famille, main dans la main avec les protecteurs de la zone humide du Testet.
Les pro-barrage avaient programmé plusieurs contre-manifestations en cette journée de commémoration de la mort de l’un des nôtres. Suite à l’interdiction de manifestation par la maire de L’Isle-sur-Tarn, et au retrait des manifestations pro-barrage, les organisations ont souhaité éviter tout risque de violence, dans un contexte particulièrement tendu entre menaces et désengagement de l’Etat.
Le Collectif Testet, la Confédération Paysanne du Tarn et ATTAC-Tarn, en accord avec la famille et avec la mairie de Plaisance-du-Touch, avaient donc appelé à un rassemblement pacifique et apaisé près de Toulouse, dans la ville d’origine de Rémi. FNE Midi-Pyrénées, Nature Midi-Pyrénées, FNE national et les Amis de la Terre s’étaient joints à cet appel.
Sous le symbole de la Renoncule à feuille d’Ophioglosse, la fleur de Rémi, 300 à 500 personnes se sont réunies pour un pique-nique, qui a été suivi d’une minute de silence et de plusieurs prises de parole.
Dans une atmosphère lourde d’émotion, le père de Rémi Fraisse a commencé par lire un poème, rédigé de sa main la nuit suivant la mort de son fils. Les avocats de la famille ont ensuite fait un bilan des procédures en cours, souligné les lacunes de l’enquête, et émis de sérieux doutes sur son impartialité. Celle-ci a en effet été confiée à la gendarmerie nationale.
La Ligue des Droits de l’Homme a présenté son rapport d’enquête citoyenne, dont je conseille vivement la lecture : http://www.ldh-france.org/
Le collectif Testet et le collectif « Tant qu’il y aura des Bouilles » ont fait une déclaration commune, suivie d’un discours de Thierry de Noblens, président de FNE Midi-Pyrénées. L’hommage s’est terminé par d’autres lectures de poèmes.
Le contexte est resté particulièrement tendu jusqu’en milieu d’après-midi. Un groupe de 300 personnes s’étaient malgré tout rassemblées près du site de Sivens avec la volonté d’aller se recueillir sur le site. Certains à Toulouse souhaitaient les rejoindre. Ce n’est que tard dans l’après-midi, que la Préfecture a indiqué qu’elle ne s’opposerait pas à cette marche, qui a finalement eu lieu de manière quasi confidentielle.
Pas de violence à déplorer, mais les pro-barrages ont bel et bien réussi à scinder le mouvement et à en diluer l’impact. Qu’à cela ne tienne, leurs manoeuvres n’entameront pas la détermination des associations à s’opposer à ce projet absurde, ni celle de réclamer avec la famille Fraisse la vérité.
Nous sommes solidaires et nous continuerons à nous battre pour que les zones humides cessent d’être considérées comme la variable d’ajustement d’une politique agricole inadaptée aux enjeux du siècle qui vient.
Nous continuerons à nous battre pour que justice soit faite, et pour que les résistances citoyennes, pacifiques, légitimes, cessent d’être réprimées dans la violence.
Simon Popy, Président de FNE Languedoc-Roussillon