En mer, quel éolien pour demain ? – Avis de FNE LR et FNE PACA

Cahier d’acteur de FNE LR et FNE PACA déposé à la CNDP dans le cadre du débat public sur les éoliennes flottantes en Méditerranée organisé du 12 juillet au 31 octobre 2021. 

UNE TRANSITION ENERGETIQUE INDISPENSABLE

Nos sociétés aujourd’hui dépendent des énergies fossiles et fissiles, polluantes, parfois dangereuses, et disponibles en quantité limitée. En France, le mix électrique dépend de la fission nucléaire à 75%, certes peu émettrice en CO2, mais génératrice de déchets nucléaires (dont nous ne savons que faire) et de risques d’accidents graves, et dépendante des importations d’uranium et autres métaux ou terres rares à toutes les étapes (mines, conversion, enrichissement, centrales, retraitement et déchets), ce qui réduit d’autant notre autonomie énergétique. L’éolien présente aussi cette faiblesse relative aux matériaux utilisés pour la conception des machines, à des niveaux restant toutefois inférieurs à ceux du nucléaire.
Pour nos fédérations, les énergies renouvelables, dont l’éolien en mer, doivent non seulement compléter les énergies fossiles et fissiles, mais surtout les remplacer progressivement dans le cadre d’une transition énergétique ambitieuse : sobriété et efficacité énergétiques, adéquation aux besoins et aux territoires, développement des énergies renouvelables, maîtrise des impacts négatifs sur la biodiversité et l’environnement pour toutes les énergies, décarbonation d’autres secteurs (transports, chauffage…) actuels utilisateurs d’énergies fossiles.
Les fédérations méditerranéennes de FNE sont favorables à l’éolien flottant en mer, sous réserve de développer une filière la moins impactante et la moins polluante possible, et que les projets envisagés prennent en compte toutes les activités déjà présentes, dans un objectif de compatibilité entre activités et préservation de la biodiversité. Cet objectif est d’autant plus essentiel que milieux et biodiversité hébergée par ceux-ci sont déjà très fragilisés. C’est donc tout au long de la durée de vie du projet (conception, construction, exploitation, démantèlement) que l’éolien flottant devra répondre à ce défi.

CONCLUSION

Désormais incontournable, la transition énergétique ne peut se passer d’aucune énergie renouvelable pour espérer atteindre les objectifs d’un véritable mix énergétique qui soit le plus indépendant et le moins émetteur possible de GES, de la conception jusqu’au démantèlement. En outre, ce développement ne peut pas se faire au détriment de la biodiversité, déjà malmenée par l’ensemble de nos activités anthropiques.
La planification et la concertation sur les macro-zones sont des améliorations notoires par rapport aux précédents appels d’offres. Cependant, l’état lacunaire des connaissances actuelles et l’absence de retour d’expériences des parcs pilotes ne permettent pas de définir un ou des secteurs favorables parmi les macro-zones proposées.
Une question de taille subsiste à nos yeux : quelles suites seront données aux cahiers d’acteurs et aux avis citoyens émis lors de ce débat ? Dans ce développement à marche forcée et en aveugle de la filière éolienne en mer, l’Etat saura-t-il écouter l’avis de la CPDP ?
De même, la suite de ce projet devra s’accompagner d’un nouveau débat public, une fois les avancées scientifiques et techniques connues, et avant toute décision définitive autour des zones d’implantation.

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