Nos contributions à « la mer en débat »
Cette année, l’État organise un débat public d’ampleur sur la planification maritime: avenir de la mer, du littoral, de la biodiversité marine et de l’éolien en mer. FNE OcMed a contribué à la réalisation de deux « cahiers d’acteurs » comprenant des demandes concrètes pour mieux prendre en compte l’environnement marin dans la désignation de nouvelles « Zones de Protection Forte » et dans le déploiement de l’éolien offshore.
Cahier d’acteurs inter ONG (FNE-FNE OcMed-FNE PACA-WWF-Surfrider-LPO): « Pour une planification de l’éolien offshore »
Ce cahier d’acteurs a mobilisé 4 ONG implantées en France et en Méditerranée. Il reprend un certain nombre de préoccupations et recommandations qui n’ont pas été entendues lors du dernier débat public en 2022 sur l’implantation des premières fermes éoliennes industrielles. Ce débat public nous questionne vis à vis des suites qui seront données à nos contributions sur l’éolien offshore.
A l’occasion du dernier débat public portant sur des sites éoliens industriels de 250 MW chacun et leurs extensions de 500 MW, l’État avait répondu par une injonction aux conclusions du débat citoyen et aux demandes des ONG, sans explication scientifique ni retours d’experts. Une posture arbitraire pouvant se résumer comme suit : « en l’absence de contre-indication fondée ou d’éléments scientifiques prouvant une sensibilité écologique, l’État est en droit de rendre des décisions définitives quant à la localisation de futurs sites éoliens industriels. »
Pour le débat public en cours, comme pour le précédent, nous craignons que l’absence de données environnementales (études pas encore terminées) ne soit mise en avant par l’État pour ne décider des zones de développement éolien qu’en fonction de paramètres techniques et économiques, sans se soucier des composantes environnementales.
Nos ONG rappellent un certain nombre de principes inscrits dans la loi que l’État ne semble pas vouloir appliquer, notamment l’application de la séquence ERC (éviter-réduire-compenser), à mettre en œuvre au stade de la planification de l’espace maritime sur la base de retours d’expérience et de connaissance suffisante.
Notre cahier d’acteurs sur éolien offshore en cliquant ici.
Cahier d’acteurs FNE OcMed-FNE PACA: « Notre point de vie sur les aires marines protégées et les zones de protection forte »
La Stratégie Nationale pour les Aires Protégées repose, entre autres, sur deux objectifs à atteindre d’ici à 2030 au niveau national : 30% d’aires marines protégées (AMP) et 10 % de zones de protection forte (ZPF). A l’occasion du dernier congrès mondial de l’UICN à Marseille en 2021, Emmanuel Macron précisait que l’objectif de la façade méditerranéenne était d’atteindre 5 % de ZPF d’ici à 2027.
FNE OcMed et FNE Provence Alpes Côte d’Azur se félicitent de ce signal positif lancé par l’État en faveur de la protection de notre patrimoine naturel marin : mais l’atteinte de ces objectifs se traduira-t-elle nécessairement par une restauration effective de nos écosystèmes marins ?
En Méditerranée, les AMP couvrent aujourd’hui 52 % de la superficie des eaux marines sous souveraineté et juridiction française. Or, ces 25 dernières années, l’abondance des populations de vertébrés dans les écosystèmes marins méditerranéens a baissé de plus de moitié du fait de pressions humaines de plus en plus fortes. Nous savons pourtant que la mise en place de réglementations favorise la restauration des écosystèmes marins. Le constat est donc sans appel : presque aucun des 18 statuts d’AMP ne diminue véritablement les impacts générés par les activités humaines en mer.
Pour nos fédérations, plutôt que d’être de véritables outils de protection du patrimoine naturel, l’immense majorité des AMP ne sont que de simples outils de concertation et de développement de l’économie bleue, au mieux de sensibilisation, ou encore de suivi environnemental. Par rapport à une aire non protégée, une AMP doit pourtant conférer un certain niveau de protection pour justifier son statut. Par ailleurs, des zones dîtes de « protection forte » sont actuellement désignées. Nos fédérations alertent sur l’absolue nécessité que ces ZPF ne soient pas, à l’image des AMP