Vulnérabilité des lignes ferroviaires face aux aléas climatiques : et si c’était pire demain ?
Les débordements liés aux intempéries du 23 octobre ont causé d’importants dégâts sur la ligne ferroviaire au sud de Béziers. Causant l’arrêt total de la circulation des trains entre Montpellier et l’Espagne, et entre Montpellier et Toulouse, ils mettent en évidence, une fois de plus, la vulnérabilité de la ligne. Petit rappel de ce qu’il faudrait faire pour ne plus voir ces situations se reproduire.
La Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP) devrait être une priorité
Il n’est pas acceptable que Montpellier se retrouve coupée de la capitale régionale au moindre incident (incendie, inondation, panne du pont de Sète…). Nous avons à l’heure actuelle besoin que l’État s’engage fermement dans le financement de la Ligne Nouvelle Montpellier Perpignan (LNMP). Une seconde ligne offrirait, notamment sur le tronçon Montpellier – Narbonne, une voie de secours pour éviter la paralysie totale que nous connaissons régulièrement.
Mais il faut revoir sa conception
Ces incidents soulignent également la vulnérabilité particulière des lignes du Sud de la France face aux aléas climatiques, et l’importance de concevoir la nouvelle ligne en anticipant l’augmentation de la puissance des tempêtes.
A ce titre, certains choix techniques faits dans le projet de LNMP sont scandaleux. En effet, il est prévu que la future ligne traversera les Corbières par une tranchée creusée dans le massif. En raison des pentes de cet ouvrage, le passage des trains de FRET sera impossible, seuls les TGV pourront emprunter la future ligne. Ce choix technique, pour économiser le percement d’un tunnel sous les Corbières, conduit nécessairement à reporter les trains de marchandises sur la ligne historique qui traverse les étangs.
La ligne des étangs n’a pas d’avenir
La ligne des étangs, quant à elle, traverse les lagunes du littoral et est soumise à un risque croissant de submersion marine. Considérer qu’elle représente l’avenir du FRET ferroviaire dans un contexte de remontée attendue de la mer Méditerranée est irresponsable. A l’instar de l’arrêt du train de FRET Perpignan-Rungis, la validation de ce projet par les préfets est un acte grave qui va à l’encontre de la demande sociétale d’une action responsable des pouvoirs publics face à l’urgence climatique.
La sécurité : facteur déterminant pour le FRET ferroviaire
Étant donnée la valeur des cargaisons de FRET ferroviaire, et leur éventuelle périssabilité, le FRET a besoin de sécurité, de prévisibilité, et de ponctualité. Si un train de FRET circulait régulièrement sur la ligne, l’incident de Béziers aurait causé son arrêt avec des conséquences financières importantes. On n’imagine donc pas un marché du FRET ferroviaire se redévelopper dans les conditions actuelles, mais on ne l’imagine pas non plus dans les conditions futures si le FRET est condamné à emprunter une ligne vulnérable sans possibilité de report.
« Les choix politiques aberrants ne sont pas une fatalité. Il n’est pas trop tard pour faire que l’avenir du train ne soit pas à l’image de ce qu’il est devenu aujourd’hui. Mais il faut agir sans attendre. Avec la pétition que nous avons lancée pour demander un tunnel sous les Corbières et la mixité de la ligne de bout en bout, nous vous offrons un levier d’action facile d’accès. Mais d’abord, il nous faut un nombre suffisant de signataires. »
Contact presse :
– Simon Popy, président de FNE LR : 06 12 96 73 63 – simon.popy@fne-languedoc-roussillon.fr