SERD2020 – Épisode 6 : le bio-plastique une fausse bonne idée ?
Dans le cadre de la Semaine Européenne de Réduction des Déchets (SERD), nous publions une bande dessinée « Mer de plastique, marre des plastiques ! ». 7 jours : 7 épisodes. Épisode 6 : bioplastiques, plastiques biosourcés, biodégradables, compostable, on finit par s’y perdre ! Une chose est sûre, la méfiance est de mise et aucun de ces plastiques ne doit être jeté dans la nature !
C’est quoi du plastique biosourcé ?
Les plastiques biosourcés sont constitués de matières premières comme le sucre de canne, le maïs ou la pomme de terre. Des plantes qui relèvent bien souvent d’une agriculture hautement industrialisée : cultivée en monoculture, nécessitant d’énormes quantités de pesticides et d’eau.
Le produit fini contient entre 20 et 100 % de matières premières biosourcées, le reste étant constitué de matières premières fossiles ou de plastiques recyclés et d’additifs potentiellement dangereux comme les plastiques conventionnels.
Parfois l’emballage biosourcé sera compostable, parfois il sera recyclable, parfois les deux mais parfois aucun des deux. Moins de 40 % des plastiques biosourcés sont biodégradables.
Le terme biodégradable désigne une aptitude en fin de vie : un plastique biodégradable doit se décomposer en un temps donné dans un environnement précis (ex : compost industriel, compost domestique) sous l’action de micro-organismes (bactéries, champignons, vers…).
En fonction du plastique et de la norme de biodégradation qu’il valide, des conditions précises sont nécessaires pour qu’il se biodégrade.
Le terme biodégradable peut laisser entendre que le produit peut être abandonné dans la nature sans conséquence, ce qui est faux.
Comment identifier les emballages « biodégradables et compostables » ?
Pour être compostables, les bioplastiques biodégradables doivent répondre aux exigences de compostabilité définies par la norme européenne de référence EN 13432. Cette norme prévoit 5 exigences principales : la composition, la biodégradabilité, la désintégration, la qualité du compost final et l’écotoxicité. Les emballages dont les matériaux répondent à toutes ces exigences peuvent être valorisés par compostage.
Attention, parfois, l’emballage ne sera compostable qu’en compostage industriel et donc pas compatible avec un compost domestique… Les logos existant ne renvoient pas aux mêmes conditions de dégradation et de compostage, d’où l’importance de bien se renseigner sur leurs significations.
A noter que cette norme n’est pas internationale et qu’elle ne donne pas d’information sur la biodégradabilité dans des conditions environnementales comme en milieu marin par exemple.
« Les bioplastiques perpétuent notre dépendance aux plastiques. »
France Nature Environnement
Pour aller plus loin :
Dossier FNE de juin 2017 pour y voir plus clair : Bioplastiques, biosourcés, biodégradables… Comment s’y retrouver dans ces terminologies ?
Rendez-vous demain pour l’épisode 7/7 !